article d'Actualité Juive

Publié le par Joël F. Volson

Article d'Actualité Juive paru le 26 octobre 2006

Article d’Actualités Juives n°953 du 26 octobre 2006

 

 

 

 

« L’Est républicain » refuse de publier une annonce

 

 

contenant les termes « barbarie nazie »

 

 

 

 

Inexplicable censure : Les mots « barbarie nazie » ont été jugés « trop violents » pour figurer dans la rubrique nécrologique du journal « L’Est Républicain »

 

 

 

 

Joël Volson ainsi que ses proches parents et amis, voulait seulement signaler la commémoration des 4O ans de la mort de Fred Wolfsohn, dit Volson, par le biais de la publication d’une annonce dans la rubrique nécrologique de ce quotidien régional. Celle-ci comportait les termes « rencontre avec la barbarie nazie ».

Né en Allemagne et d’origine polonaise, joël raconte en effet que son père était un commerçant respecté et apprécié à Nancy depuis son retour de la guerre.

Il avait été déporté à Auschwitz le 10 mars 1944 avec son père et son frère de 14 ans, qui ne sont pas revenus.

A son retour , il avait passé cinq années entières alité, dans l’incapacité totale de se lever.

Avec ses 28 kilos et ses graves séquelles osseuses, les médecins ne lui avaient donné aucun espoir de remarcher. Mais comme seuls en sont capables ceux qui reviennent de l’enfer, fred Volson n’avait pas laissé les brutalités nazies faire de lui un infirme et après ces longues années de convalescence, il avait fait mentir les diagnostics les plus pessimistes de la médecine.

Il reçut en outre la mention « mort pour la France » à son décès prématuré alors qu’il n’avait que 43 ans.

 

 

 

« Camps de concentration équivaut à ce que « notre communauté » comprend par barbarie nazie.

 

 

Mais lorsque joël a contacté l’est républicain, on lui a rétorqué que l’expression « barbarie nazie » était choquante et « susceptible de soulever une polémique ».

A la suite de quoi, Monsieur Hommel , directeur de la publicité du quotidien, a proposé plusieurs formules de remplacement, incluant chacune les termes « traumatismes » et « camps de concentration » et ce afin de ne pas employer les termes « barbarie nazie ».

Lesquels n’ont pourtant soulevé aucun problème déontologique pour le Figaro, le Monde, ou encore le concurrent principal de l’Est Républicain, Le Républicain Lorrain et La Presse de la Manche pour publier cette annonce.

L’annonce parue dans le journal Le Monde a d’ailleurs été financée par une femme d’origine algérienne qui voulait témoigner sa solidarité avec la famille Volson.

Le syndicat National des Journalistes (SNJ) a appelé à la démission immédiate de monsieur Hommel et a qualifié cette affaire de « scandaleuse ».

A ce jour, aucune excuse n’a été présentée à la famille et la rédaction qui se vante d’avoir fait partie des rares journaux locaux à avoir été présents au procès de Nuremberg, refuse toujours aussi catégoriquement de publier l’annonce.

Interrogé par nos soins, Daniel Richard, adjoint de monsieur Hommel nous a répondu que la formule « camps de concentration » suggérée par son service en guise de remplacement équivaut à ce que notre « communauté »  ( donc les juifs) comprend par « barbarie nazie ».

Et lorsqu’il lui a été demandé de quelle façon il considérait les spoliations, les pogroms, les ghettos et la violence perpétrée avant la mise en œuvre de la solution finale, il a rétorqué qu’il n’avait pas de maîtrise d’histoire.

Idem quand on lui a fait remarquer que tous les pays démocratiques définissaient l’horreur hitlérienne par les termes barbarie nazie, et que le seul journal à refuser ce qualificatif était le sien. Daniel Richard nous a expliqué que la rédaction se devait de conserver certains termes précis et par exemple ne pas appeler « assassinat », une mort due à un accident de la route et ce malgré la volonté des parents. Comparaison douteuse !

Autre exemple encore plus édifiant : «  Si un Français libanais voulait rédiger une annonce déplorant la mort d’un proche pendant la dernière guerre entre le Liban et Israël et qu’il expliquait les raisons de son décès par « sa malheureuse rencontre avec la barbarie sioniste  qu’en penseriez vous ? »

Quand à Monsieur Hommel, il a été dessaisi du dossier désormais confié à M. Berthelot.

Ce dernier a refusé de répondre à nos questions et s’est contenté de nous préciser de manière lapidaire : «  nous ne faisons aucun commentaire ».

Yaël Bornstein

 

 

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